A méditer…
On pense souvent à tort que la méditation est réservée à quelques sages et ascètes religieux. Or nous sommes tous capables de méditer et nous pouvons tous en tirer de profonds bénéfices, que l’on soit croyant ou non. Zoom sur une pratique captivante !
Une pratique très ancienne
A l’origine la méditation est spirituelle, un moyen de s’élever et de se rapprocher de la divinité. On la retrouve d’ailleurs au cœur de religions comme le Bouddhisme, l’Hindouisme, le Taoïsme, le Zen… et même dans l’Islam ou le Christianisme. En Orient elle est pratiquée depuis des millénaires et y nourrit la philosophie religieuse. Pourtant ce n’est que très récemment qu’elle a émergé en Occident, et encore la plupart du temps allégée de ses aspects religieux. Considérée un moment comme une pratique réservée aux adeptes du New Age, la méditation a fini par gagner ses lettres de noblesse auprès des plus sceptiques. Par la paix intérieure et le calme qu’elle apporte, elle a même fini par intéresser grandement la médecine et la psychologie cognitive ! En effet elle est, comme nous le verrons plus loin, une grande révélatrice du pouvoir de l’esprit sur le corps. A notre tour désormais de suivre les traces des sages orientaux et de pousser les portes de notre monde intérieur.
Méditer, c’est quoi ?
Lorsque l’on commence à s’intéresser à la méditation, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. De nombreux courants de pensée ont leur propre définition de cette pratique, leurs propres méthodes pour y parvenir et chacun est libre d’aller vers ce qui lui convient le mieux. Néanmoins on peut dégager quelques points communs entre tous ces courants. Ainsi le parcours méditatif est à peu près toujours le même : immobilité et position spécifique du corps, puis focalisation sur un point précis (concept, pensée, maxime philosophique…) pour atteindre le « vide » qui constitue l’état méditatif en lui-même.
Pour la psychologie cognitive, notre conscience n’a accès qu’à trois types de contenus : les informations en provenance de l’extérieur, les idées, pensées, réflexions et les sensations internes. La méditation consisterait à écarter les deux premiers types de contenus pour ne plus baigner que dans ses sensations internes, ce « vide » qui nous coupe de tout, sauf de notre propre corps. On atteindrait alors une harmonie qui génère un profond apaisement lors du retour à un état de conscience « normal ».
Si l’on confond souvent méditation et relaxation, il ne faut pas oublier que la méditation ne consiste pas à relâcher tout effort, notamment musculaire, mais au contraire à se concentrer et à tendre vers quelque chose. Plus évidente en théorie qu’en pratique, elle exige donc un exercice régulier et sérieux pour obtenir de véritables résultats. Mais quels résultats ?
Des effets physiques…
Si la méditation intéresse autant la médecine, c’est pour ses surprenants effets sur notre corps, vivants témoignages de la force du mental sur le physique. Ainsi on a pu constater que la méditation, non content de diminuer la fréquence cardiaque et la tension ou de réguler la respiration, stimule également une partie du système nerveux et le système immunitaire. Elle permet de diminuer le stress et l’angoisse liés à une grave maladie ou à des circonstances difficiles, mais aussi de mieux gérer la douleur physique ou de trouver le sommeil plus facilement. A la manière d’un placebo, elle prouve, s’il en était encore besoin, que notre état d’esprit peut avoir une incidence importante sur notre état physique.
La méditation à haute dose, à cause de l’état de conscience modifié dans lequel elle place le pratiquant, n’est pas recommandée à des personnes psychologiquement trop fragiles ou souffrant de troubles de l’identité (risques de dissociation mentale, de confusion, de sensations inconfortables…). Malgré tout elle trouve de plus en plus sa place dans les hôpitaux où, associée à un traitement médical, elle a prouvé ses bienfaits dans les soins du cancer, des troubles gastriques ou même du sida.
… et mentaux
Démarche volontaire et obligeant à apprendre à se contrôler, la méditation a également des effets très positifs sur un plan purement psychologique. En obligeant son pratiquant à s’arrêter un moment dans le tourbillon du quotidien, à prendre le temps de ne rien faire, elle lui permet un véritable retour sur soi. Car finalement méditer, c’est aller à la rencontre de soi-même.
En écartant le bruit et la fureur du monde, en se plaçant à l’écoute de son silence intérieur, on trouve une forme d’harmonie que l’on rencontre rarement en d’autres circonstances et que certains jugent indispensable à notre équilibre.
Détaché de tout le reste, l’esprit peut enfin se rallier parfaitement au corps dans une rencontre qui mène au calme et à l’apaisement. Même si cela implique parfois d’affronter ses propres zones d’ombre, méditer permet de mieux se connaître, de faire la paix avec soi-même (corps et esprit) et finalement de devenir plus solide, fortifié par ces moments de retour sur soi.
Dans notre société constamment en mouvement, où le bruit et la vitesse semblent devenus essentiels, la méditation s’impose comme un contre-pied radical et paisible, une oasis de sérénité.
J’ai décidé de m’y mettre !
Mais par où commencer ? Il existe de nombreux ouvrages consacrés à la méditation, certains très pointus, d’autres plus abordables. A vous de sélectionner celui qui vous conviendra le mieux. Vous pouvez également trouver sur Internet des initiations à la méditation ou vous inscrire dans des groupes de méditation comme il en existe à travers toute la France. Attention toutefois, car la méditation, comme toutes les pratiques spirituelles, sert parfois de prétexte à des gourous ou des charlatans pour recruter de nouveaux adeptes. N’hésitez donc jamais à vous renseigner avant de vous engager dans un groupe quelconque.
Retrouver cet article dans le magazine Ideal Crochet n° 32.