Gérer le retour au travail !
Après un congé maternité ou un congé parental, pas toujours facile de reprendre le travail et de retrouver sa place dans l’entreprise. Voici quelques informations et conseils pour que la transition se passe au mieux.
Le congé maternité/parental, s’informer
Au minimum le congé maternité s’étend sur 16 semaines (6 semaines avant l’accouchement et 10 semaines après). Mais il arrive parfois que certains parents – dans l’immense majorité des cas la mère – souhaitent rester auprès de leur enfant après ce délai et optent pour un congé parental d’éducation. Celui-ci peut s’étendre sur des mois, voire des années, ce qui est tout à fait autorisé par la loi (sous condition d’ancienneté) et ne peut être refusé par l’employeur. De plus, la loi garantit également au parent concerné qu’à son retour au travail il retrouvera un poste similaire à celui qu’il avait au moment de son départ, avec une rémunération au moins équivalente. Malgré tout, le retour à l’emploi n’est pas toujours évident, y compris en cas de simple congé maternité.
Entreprise réorganisée, poste d’origine supprimé, nouveau poste qui n’est pas réellement équivalent, mise au placard, hostilité des collègues, clients qui sont allés voir ailleurs… Revenir d’une longue absence n’a rien d’évident et, selon les milieux professionnels, peut même relever de la gageure. Si une femme qui rentre d’un congé maternité est protégée du licenciement durant 10 semaines sauf faute grave ou circonstances exceptionnelles (à noter : c’est également le cas d’un jeune papa), il n’est pas rare de voir les employeurs pousser vers la porte celle qu’ils estiment désormais moins investie et moins motivée (les clichés ont la vie dure !). Si s’ajoutent à cela des difficultés personnelles (séquelles de l’accouchement, fatigue, etc.), la reprise peut vite virer au cauchemar !
Anticipez et gardez le contact
Pour éviter de se faire piéger par les circonstances, il est important de ne pas prendre de décision sur un coup de tête et de bien réfléchir en amont. Première étape : être honnête avec ses supérieurs hiérarchiques et annoncer dès que possible son souhait de prendre un congé parental et la durée potentielle de son absence. Il est plus facile pour l’entreprise de s’organiser en ayant toutes ces informations à l’avance plutôt qu’en devant réagir en dernière minute. Anticiper son absence et préparer au mieux son départ (voire choisir son remplaçant lorsque c’est possible) est une première étape indispensable pour réussir son retour. De la même façon il est important de prévenir ses collègues, clients, fournisseurs et autres partenaires, en précisant bien que cette absence n’est que temporaire et que l’on souhaite rester impliqué. Un rendez-vous avec les RH pour discuter de tout cela peut également être approprié.
Une fois que le départ s’est fait en douceur, qu’il s’agisse d’un congé maternité ou d’un congé parental, l’idéal est de garder contact avec son employeur durant son absence. Bien sûr, il ne s’agit pas d’appeler le bureau tous les deux jours, mais d’envoyer de temps en temps un petit signal qui rappelle votre existence et votre motivation à reprendre votre place, comme par exemple présenter ses vœux de fin d’année, envoyer un faire-part de naissance, prendre des nouvelles lors d’un évènement particulier de la vie de l’entreprise, etc. Si l’entente était bonne avec les collègues, prenez également la peine de rester en contact avec eux. Quelques potins autour d’un dîner ou d’un simple café vous tiendront au courant de ce qui se passe dans l’entreprise, des dernières nouveautés, des mouvements de personnel, et vous permettront de ne pas vous sentir totalement déconnectée en revenant.
Se tenir au courant des nouveautés
Par ailleurs, dans un monde qui bouge très vite et où la plupart des professions évoluent rapidement, il est important de se tenir au courant des dernières nouveautés en matière de technologie, de lois, de pratiques… Lire quelques articles par-ci par-là, s’abonner à l’un ou l’autre fil d’actu, jeter de temps en temps un œil aux blogs professionnels, tout cela ne vous prendra que quelques minutes et vous permettra de ne pas vous retrouver dépassée en retrouvant votre poste.
Lorsque la date de reprise approche, n’hésitez pas à reprendre également contact, éventuellement avec vos collègues ou autres partenaires pour leur annoncer votre retour, mais surtout avec votre employeur ou le service RH pour déterminer avec eux les modalités de cette reprise et tenter de négocier autant que possible un poste qui vous conviendra. On vous propose exactement le même job qu’avant ? Parfait (si c’est ce que vous voulez), mais sachez toutefois que c’est assez rare ; l’entreprise a bien dû fonctionner en votre absence, vous avez été remplacée, et il va falloir retrouver votre place. Le mieux pour cela est de s’y prendre à l’avance plutôt que de débarquer comme une fleur le jour J. Réfléchissez bien à ce que vous souhaitez (peut-être un temps partiel ou éventuellement des horaires aménagés ?) et aux concessions que vous êtes prête à faire pour pouvoir argumenter efficacement face à votre employeur. Par ailleurs n’hésitez pas à vous renseigner sur les droits spécifiques aux jeunes parents.
Connaitre les conséquences
Côté personnel aussi la reprise se prépare. Première étape : trouver un mode de garde qui vous convienne et qui vous permettra de confier sereinement votre enfant afin d’avoir l’esprit libre quand vous vous attaquerez aux problématiques professionnelles. N’hésitez pas non plus à solliciter l’aide de votre entourage (à commencer par le jeune papa), le temps de retrouver votre rythme. S’organiser et se préparer, ce sont les deux clés pour éviter de se sentir submergée.
Si les conséquences d’un congé maternité, plus court, restent gérables, il est important de savoir qu’un congé parental de longue durée peut avoir un réel impact sur une carrière professionnelle et doit être mûrement réfléchi. Pour les femmes peu qualifiées, il est souvent synonyme de difficultés de retour à l’emploi ou de temps partiels non choisis. Pour les plus ambitieuses, il peut constituer un véritable frein à l’évolution de carrière et impacter le salaire à long terme. Même si le fait de rester auprès de ses enfants durant leurs premières années de vie est très épanouissant, il faut garder à l’esprit que le monde ne s’arrête pas de tourner pendant ce temps et être prête à gérer les conséquences de ce choix.
A noter qu’il existe des solutions intermédiaires, comme le congé parental à temps partiel, qui permet de garder un pied dans son entreprise. Il est également possible de profiter de son congé parental pour réaliser un bilan de compétences ou une formation (en mobilisant le fameux Compte Personnel de Formation) et ainsi préparer au mieux sa réinsertion ou son changement de voie. A chacune d’opter pour la démarche qui lui convient !
Retrouver cet article dans le magazine Idéal Layette n°181.