Les bienfaits du jeu
Le jeu est instinctif chez la plupart des enfants. Si nous savons depuis toujours qu’il est source de divertissement, quels sont les bienfaits qui peuvent en découler ?
Qu’est-ce que le jeu ?
Le jeu, c’est quelque chose qui vient naturellement chez l’enfant, quel que soit le lieu, la culture ou l’époque. Des spécialistes ont remarqué une évolution naturelle du jeu chez l’enfant, avec, en premier lieu, l’apparition du jeu social : généralement, ce sont des interactions drôles et souvent non verbales (avant que bébé n’apprenne à parler) entre parents et enfant, puis, à partir de 2 ans, entre ce dernier et d’autres enfants. Ensuite, vers l’âge de 3 ans, il commence à s’intéresser à des jeux locomoteurs, que ce soit des jeux qu’il peut trouver sur les aires des parcs, des jeux de ballon, ou du vélo et de la trottinette. Plus tard, dès l’âge de 6 ans, il se penche davantage sur les jeux de rôle et les jeux stratégiques.
La notion de jeu est abordée différemment selon la culture de la famille : par exemple, les spécialistes ont constaté que les enfants vivant dans des milieux ruraux évoluaient plus librement que ceux des milieux urbains (les parents devant être plus vigilants au niveau de la sécurité). Par ailleurs, certains parents voient le jeu comme un moment de liberté dans lequel il ne faut pas s’impliquer, tandis que d’autres y participent, car pour eux, le but du jeu est spécifiquement de développer aptitudes et connaissances.
Les bénéfices
Jouer est indispensable à la construction de l’enfant et à son intégration dans la société. Le jeu est le prétexte pour l’acquisition d’apprentissages fondamentaux, c’est-à-dire :
- Développement intellectuel : les jeux de société, de stratégie, et les jeux encadrés par l’adulte ont non seulement pour but de s’amuser, mais également d’engranger de nouvelles connaissances, ou de les solidifier (jeux mathématiques, de connaissance générale, etc.). Ces jeux permettent souvent à l’enfant d’exercer sa capacité de concentration et d’organiser ses pensées.
- Développement social : par le jeu à plusieurs, l’enfant apprend à prendre les autres en compte, à gérer ses frustrations et tensions, à attendre son tour, à partager… cela lui permet d’apprendre à se connaître, à vivre avec les autres et à garder son sang-froid dans des situations désagréables.
- Développement moteur et sensoriel : en manipulant des objets, en les observant et en les mettant en bouche, le bébé apprend à reconnaître formes, textures, couleurs et goûts. Plus tard, les jeux plus actifs lui permettent d’apprendre à sauter, courir, bouger et à développer ses muscles, son endurance et son équilibre.
- Développement du langage : le jeu est un excellent moyen de permettre aux enfants de se familiariser avec le langage, d’apprendre à communiquer et à échanger avec les autres. Par ce biais, ils se rendent compte que le langage est un outil essentiel pour se faire entendre et écouter les autres.
Le jeu organisé est connu pour apporter ces bienfaits, néanmoins il est de plus en plus démontré que le jeu non organisé, ou libre, permet également de mener aux bénéfices cités ci-dessus. L’idéal est de mettre divers jeux et jouets à la disposition de l’enfant, pour que celui-ci puisse choisir ceux qui lui conviennent. Lorsqu’il joue à ses jeux préférés, souvent avec lesquels il est rapidement à l’aise, il acquiert un sentiment de confiance puisqu’il a la preuve concrète de sa progression. Cela le mène à vouloir apprendre d’autres choses, pour avoir de nouveau la satisfaction d’avoir correctement intégré de nouvelles informations et d’avoir relevé des défis.
Le jeu libre permet également à l’enfant de développer des aptitudes qui lui seront utiles dans le futur, comme la capacité à se fixer des objectifs, d’organiser son temps et de nourrir sa créativité et son imagination.
Comment y parvenir ?
Ce n’est pas pour rien que le jeu est intégré au programme éducatif des enfants en bas-âge : il est au cœur de leur apprentissage. A la maison en revanche, c’est les parents qui contrôlent le temps et l’environnement du jeu, et qui choisissent quels outils mettre à disposition des enfants. Il est important de créer des espaces de jeu à l’intérieur et à l’extérieur, pour que l’enfant ne reste pas enfermé à la maison, et de mettre en place des défis pour qu’il aiguise son esprit et qu’il apprenne à franchir des obstacles.
Le parent doit laisser l’enfant décider des activités qu’il veut pratiquer, tout en mettant un cadre pour n’inclure que des jeux appropriés à son âge. En tant que parent, il est nécessaire de prendre en compte les émotions, les capacités et les envies de l’enfant, tout en encourageant le contact et le jeu avec les autres. Profitez de ces moments pour observer comment les petits jouent et ce qui leur plaît, pour pouvoir élargir le répertoire de jeux et, ainsi, les stimuler intellectuellement et cognitivement. Si possible, il est conseillé d’alterner les temps de jeu libre, qui met davantage l’accent sur le processus et sur la créativité, et les temps de jeu structuré, pendant lesquels le but à atteindre est important et qui peuvent mener au développement intellectuel de l’enfant.
Pour les enfants qui ont des troubles socio-émotionnels, il est souvent possible de commencer une thérapie par le jeu, notamment avec d’autres enfants. Cela leur permet de développer leur sens de l’empathie et d’apprendre les règles et codes sociaux. Bien entendu, il est nécessaire d’en parler à un médecin pour avoir les meilleurs outils possibles en main.
Le développement d’aptitudes et connaissances peut se faire d’une autre manière, mais, en procédant ainsi, l’enfant associe le jeu avec l’apprentissage, ce qui peut le motiver à bien suivre ses leçons et vouloir acquérir un maximum de connaissances. En conclusion, le temps de jeu, même libre, n’est jamais du temps perdu !